Affaire Sarah Halimi : Une décision irresponsable
Cet homme de religion musulmane, qui a pourtant battu puis défenestré au cri d’ « Allahou Akbar » une femme juive sexagénaire, ne serait pas jugé au cours d’un procès aux assises. Comment a-t-on pu en arriver là ? Bien que sans antécédents psychiatriques, la question du discernement du suspect (actuellement interné) est au cœur de l’affaire depuis le départ. Si bien que trois expertises psychiatriques successives ont été mises en place afin de déterminer si, au moment des faits, son jugement était « aboli » – rendant impossible son jugement – ou seulement « altéré » – ce qui maintiendrait le procès. Les conclusions des experts-psychiatres s’entendent sur un seul point : lorsqu’il a commis l’irréparable, le suspect a été atteint d’une « bouffée délirante aiguë ». Pour tout le reste, elles divergent, et en particulier sur les effets de la drogue (du cannabis) qu’il a prise. Mais, la semaine dernière, en opposition avec la réquisition du Procureur de la République qui souhaite un procès, les juges d’instruction en charge de l’affaire ont rendu une ordonnance dans laquelle ils estiment qu’il existe des « raisons ...