Affaire Khashoggi : zones d’ombres sur un fiasco d’Etat

Tel un compte-gouttes, l’affaire Khashoggi dévoile ses mystères un peu plus jour après jour. Au fil des révélations des médias turcs et américains, se dessinent les contours d’un immense fiasco d’Etat, d’un ouragan qui dévaste l’image internationale de l’Arabie saoudite, déjà écornée pour ses atteintes aux droits de l’homme et la gestion de la guerre au Yémen, mais aussi désormais celle de son homme fort, le prince héritier Mohammed Ben Salman. L’assassinat du journaliste du Washington Post, le 2 octobre, à l’intérieur du consulat général saoudien à Ankara, est-elle une « opération planifiée » en haute main par le pouvoir saoudien, comme l’affirme le président turc Recep Tayyip Erdogan, le 23 octobre, devant les élus de son parti, l’AKP, au Parlement ? L’ordonnateur de l’« assassinat barbare » se cache-t-il derrière le fougueux prince héritier, dont le leader islamiste a tu le nom, désireux d’éviter une rupture avec ce partenaire économique majeur ? Les détails sordides publiés par les médias turcs donnent une idée de la chose. Corps démembré à l’aide d’une scie à os, le médecin légiste accomplissant ses manipulations sur fond d’ambiance musicale : les quinze membres du commando identifiés par les services turcs ont accompli leurs manœuvres en quelques heures, avant de quitter le pays à bord d’avions ou de jets privés. Composée de membres des forces spéciales, de la garde royale ou des forces aériennes royales, cette équipe s’était répartie les tâches : pour les uns, les interrogatoires, pour les autres l’exécution de Khashoggi, quand les derniers sont chargés de faire disparaître toute preuve embarrassante. Du tra ...

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