Véronique Cabut : « Ces dessins de Cabu sur la rafle sont sans parole . Il suffit de les regarder
Véronique Cabut et Sophie Nagiscarde, directrice des activités culturelles du Mémorial de la Shoah, expliquent la portée pédagogique et mémorielle de l’exposition « Cabu, dessins de la rafle du Vel d’Hiv ». Pourquoi avez-vous décidé de faire redécouvrir ces dessins de Cabu sur la rafle du Vel d’Hiv, jamais présentés depuis leur publication en 1967 ?Véronique Cabut : Tout simplement car nous commémorons le 80ème anniversaire de la rafle du Vel' d’Hiv et je ne pouvais pas rester sans rien faire. J’avais connaissance de l’existence de ces dessins - en 2018, j’avais demandé que certains soient publiés dans la biographie de Cabu écrite par le journaliste du Canard enchaîné, Jean-Luc Porquet - et puis, le temps a passé. Lorsque j’ai rencontré Laurent Joly, je lui ai montré les dessins et il m’a raconté le contexte historique de chacun. Nous avons alors pris conscience de leur portée pédagogique et je suis aujourd’hui très heureuse de cette exposition, très fière de Sophie, du Mémorial de la Shoah et du livre. Il faut que ces dessins soient vus par le plus grand nombre et en particulier, par les jeunes. J’espère que le plus de jeunes possible, qui ne connaissent pas l’histoire de la rafle, viendront voir les dessins et comprendront ce qui s’est passé. Sophie Nagiscarde, quel est le sens d’une exposition comme celle-ci pour le Mémorial de la Shoah ?Sophie Nagiscarde : Il est rare de réunir sur un projet autant de concordances et c’est le cas avec celui-ci, entre l’immense talent de Cabu, la puissance expressive de ses dessins, leur contribution à l’histoire et leur dimension pédagogique. Il n’existe pas d’image de la rafle du Vel' d’Hiv, à part la photographie des autobus de ...
