Turquie-Iran « La ligne de faille »

L'affaiblissement de plusieurs États arabes a créé un vide qui a aiguisé les appétits respectifs des deux nations musulmanes non arabes, qui cherchent à dominer la région. La rivalité entre la Turquie et l'Iran n'est pas nouvelle. En fait, on peut même dire qu'elle est millénaire. Elle est née il y a onze siècles, avec le premier affaiblissement sunnite qui a permis la première émergence du monde chiite. Elle s'est confirmée au 16e siècle avec la dynastie safavide en Perse qui s'est dressée face à l'Empire ottoman sunnite. Et elle est remontée une nouvelle fois à la surface dans le sillage de la révolution islamique iranienne de la fin des années 70. Depuis, les deux États qui partagent une frontière commune, ne sont pas formellement ennemis, entretiennent des relations diplomatiques et coopèrent même dans différents domaines, en particulier économiques.Mais Ankara et Téhéran sont animés des mêmes appétits hégémoniques, politiques et religieux qui les placent sur une dangereuse trajectoire de collision. L'Iran et la Turquie lisent la carte régionale, où plusieurs régimes arabes sunnites, minés de l'intérieur, ont commencé à se désintégrer. L'Iran a volé au secours de son allié syrien et du régime alaouite d'Assad, menacé par ses rebelles sunnites et dont la chute lui aurait fait perdre son précieux croissant chiite et sa pointe libanaise tenue par le Hezbollah. La Turquie est à son tour entrée en Syrie pour y éradiquer la présence kurde et l'empêcher de devenir aussi une menace à l'intérieur de ses frontières. Et Erdogan n'abandonne certainement pas le rêve qu'il caresse de faire passer la Syrie sous régime sunnite.Mais cela va plus loin. La Turquie voudrait recouvrer son influence historique perdue en Syrie et en Irak. L'Irak où l'Iran ne l'a pas attendue pour étendre son ...

Vous devez être connecté(e)(s) pour accéder au contenu du journal

Je me connecte

Supplément du journal

Petites annonces

Votre annonce ici ? Ajouter mon annonce

Publicités

Bouton retour en haut de la page

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page