Communauté

Gad Elmaleh : « Je raconte le questionnement talmudique d’un homme sur son identité »

Reste un peu sort ce 16 novembre au cinéma et bénéficie depuis plusieurs semaines d’une impressionnante couverture médiatique tant ce film intrigue. Ce véritable ovni cinématographique signé Gad Elmaleh, dans lequel il joue son propre rôle et fait jouer sa famille et ses proches, interpelle par sa nature et les thèmes qu’il aborde. Depuis plusieurs mois, les informations selon lesquelles l’humoriste était en train de se rapprocher du catholicisme circulaient. Son « coming out catho » – qui n’est pas une conversion – qu’évoque la presse aujourd’hui, n’avait rien de dissimulé. En juillet 2019, il racontait déjà face caméra son premier pèlerinage à Lourdes. Sur scène ou en interview, il n’a jamais hésité à raconter sa fascination pour le personnage de la Vierge Marie.
Autant dire, donc, que l’on comptait sur la sortie de ce film aux allures de comédie-reportage pour espérer mieux comprendre le chemin de croix que semblait emprunter Gad Elmaleh. Certains, dans la communauté, choqués par ce qu’ils ressentent comme une certaine apologie du christianisme, ont condamné fortement l’artiste ; d’autres retiennent son désir de connaître autrui, son ouverture d’esprit. Nous ne trancherons pas cette querelle. Et nous avons délibérément choisi de lui donner longuement la parole dans l’entretien qui suit. Gad nous y est apparu fidèle à lui-même, en proximité naturelle et évidente, tant il connaît la communauté juive et que celle-ci l’aime comme un enfant qu’elle a vu grandir, réussir et s’émanciper. Si son identité juive est incontestable, il s’est aussi plusieurs fois dans son existence affranchi des règles de la pratique. Dans ces conditions, ses passionnantes réflexions personnelles ne sauraient évidemment avoir un effet d’adhésion parmi celles et ceux, si nombreux, qui l’apprécient tant et saluent la qualité de son art. Bonne lecture !

Pour commencer, présentez-nous votre film.

Gad Elmaleh : Il porte sur un sujet tellement délicat que je comprends les craintes, voire les a priori, que peuvent ressentir certains, avant de le voir. Mon film est en partie autobiographique. Il raconte l’histoire du petit gamin juif de Casablanca auquel on demande de ne jamais rentrer dans une église et qui y entre. Je viens d’une tradition séfarade, avec le dogme, la loi et aussi le poids de la superstition : « ne rentre pas dans l’église, fais attention ». Le film raconte ce gamin auquel on a allumé cette petite chose et cette rencontre va le mener à d’autres. Il va se détourner de sa famille, ce qui va provoquer un incroyable séisme. Je raconte le chemin talmudique de cet homme et son questionnement sur son identité. C’est également une manière de traiter d’un sujet tabou en France. Les religions et les communautés sont abordées par l’œcuménisme, sur le mode « on est tous les mêmes ». Mais qui sommes-nous ? Est- ce que nous connaissons les catholiques ? On ne les connaît pas. Or, les juifs et les catholiques ont une histoire commune. On ne peut pas demander d’être tolérants, lumineux ou ouverts avec nous, si, de notre côté, nous ne faisons pas un pas. Moi, j’accomplis ce pas dans le film et je rends hommage aussi à Jean-Marie Lustiger.

Les catholiques ne devraient-ils pas faire, aussi, ce pas vers les juifs ?

G.E :Bien sûr, mais je parle là de ma démarche. Dans le film, cette voix existe. À un moment donné, dans la scène du chabbat, ce que me lance mon cousin : « Qu’est-ce que t’es en train de raconter ? Après tout ce qu’on a vécu, les expulsions, les pogroms, Isabelle la Catholique, la Shoah, et j’en passe », est l’occasion pour moi de m’adresser à ceux qui ont peur, qui sont crispés et qui disent : « Il est fou, il fait ça alors qu’il est juif ». Cette voix existe. Ma mère et mon cousin pètent un plomb. Dans cette scène, j’oppose la réponse : « Et pourtant, au Concile Vatican II, ils ont fait leur mea culpa ». À quoi mon cousin rétorque : « Et alors ?». C’est ce que je pense aussi, c’est un film. En ce moment, je vis un truc très marrant dans la rue. Quand les juifs m’apostrophent, ils me disent : « Qu’est-ce que tu as fait ? » et les catholiques me disent : « Alléluia ! Bienvenu ! » Les deux ont tort. Je ne me suis pas converti.

Vous nous confirmez que vous n’allez pas vous convertir ?

G.E :Ma mère a eu à ce sujet la meilleure réplique. À une femme dans un supermarché du XVIème qui lui demandait si c’est vrai que je m’étais converti, elle a répondu : « Vous avez vu Chouchou ? Vous savez que c’est toujours un homme ». Elle m’a tué de rire… Je me souviens que certains membres de la communauté juive avaient fait courir la rumeur selon la-quelle je m’étais marié à l’église le jour de Kippour. Ce sont des fantasmes. Je ne me suis jamais marié.

D’une certaine manière, vous n’êtes pas que l’enfant de vos parents, vous êtes aussi l’enfant de la communauté. Com-prenez-vous son réflexe ?

G.E :Oui. On ne veut pas me voir partir, comme mes parents dans le film.

Comment est né le désir de réaliser ce film ?

G.E : Du désir de parler des religions. Je ne pouvais pas l’exprimer librement. C’était tabou dans les médias, avec le public. On écartait d’un revers de la main le sujet de la spiritualité. J’en avais marre, alors j’ai amorcé le sujet par le spectacle. Étonnamment, là, je n’ai pas ressenti cette réticence ou cette peur. Mais dans le film, il y a mes parents, et c’est un objet cinématographique. Dans mon dernier spectacle, j’ai consacré une séquence importante aux religions où je dis que j’adore aller dans les églises, les funérailles, j’imite les imams, les cathos, et les rabbins dans les obsèques. Ça passe mieux avec le rire car pour le public, je déconne. Donc, ce n’est pas grave. Mais cela fait trois ans que je parle de ce même sujet. Le film est né aussi du spectacle. La thématique de la spiritualité me hante, m’obsède et m’amuse. Et honnêtement, cela me plaît un peu de jouer avec le feu. Je ne suis pas maboul, je connais très bien les réactions. Ce n’est pas une provocation méchante qui m’anime, plutôt la volonté de déstabiliser. J’aurais réalisé un film sur un coming out dans une famille séfarade, aujourd’hui, ça passerait beaucoup mieux. Là on se retrouve dans quelque chose de fou. Inutile de demander à une mère juive « qu’est-ce que le pire qui puisse vous arriver ? ». On le voit dans les récits d’Édith Stein, comme dans ceux des philosophes Simone Weil et Henri Berg-son. Édith Stein dit de sa mère qui a vécu la Shoah et a été rescapée des camps de concentration, que la première fois qu’elle a vu sa mère pleurer, c’est quand elle s’est convertie au christianisme. C’est fou.

L’extincteur du sujet brûlant est, pour vous, le registre de la comédie ?

G.E. : J’ai remarqué que les juifs rient beaucoup plus pendant le film, ça évoque des sujets qu’ils connaissent. Quand mon père me dit : « Ne touche pas avec les doigts » la statue de la Vierge découverte dans mes affaires, les cathos se demandent où je vais. C’est quand même la Sainte Vierge. Les feujs, eux, explosent de rire. C’est aussi une manière de penser que je dé-conne. La comédie met à distance. C’est mon langage.

Vous semblez tourmenté dans le film. Est-ce votre état d’esprit ?

G.E. : Je le suis beaucoup moins que dans le film. Je dois dire que, très souvent, en ce moment, lors des débats avec le public après les avant-premières, des gens lèvent la main pour dire qu’ils étaient « mal » pour moi. Et je les remercie de leur empathie. Dans la vie, je me pose énormément de questions, mais ni dans le tourment ni dans la souffrance. C’est plus une curiosité, même pour le monde catholique, l’Église, cette mise en scène, cette joie procurée par toute cette dramaturgie. Mais vraiment non, pas de tourment, au sens d’une humeur sombre. Je n’ai jamais été aussi bien que depuis que j’ai accompli cette démarche. C’est comme si j’avais permis à une réalité qui aborde plein de sujets à la fois d’émerger. Sans réduire cette démarche à la question de la conversion. C’est un film sur les parents, c’est un film qui dit au revoir à ses parents de leur vivant et aussi sur les retrouvailles, sur la filiation. J’aime aller à l’église, j’aime parler aux prêtres et revenir à ce que je suis. Je n’ai jamais autant ressenti l’enseignement talmudique reçu enfant qu’en faisant ce film et en lisant les écritures catholiques. Je ne les connaissais pas. Cela me ramène à la source. Le vrai sens du film, c’est ce que dit le cardinal Lustiger à la fin. J’ai fréquenté la yeshiva à Casablanca, j’ai été très pratiquant pendant deux ans, à base de tsitsit catan, chomer chabbat. J’étudiais beaucoup, j’ai appris la Michna, la Guemara, l’ara-méen pour lire Rachi. J’étais à fond dedans, mais je n’étais pas content de le faire à ce moment-là. Au-jourd’hui, j’adore le fait d’avoir été mis en contact avec ces textes. Cela m’a ouvert une porte qui me permet confortablement de recevoir ce que j’analyse des autres religions. Je suis dans le calme, pas sur le symbole ou la superstition. Je suis dans le ta’hless (concret).

Votre questionnement identitaire est-il une remise en question ?

G.E. : Il existe une interrogation et non une remise en question. Dans le film, ce que dit Delphine Hor-villeur est très important : « De la maison juive, ils sont nombreux à avoir cherché la sortie, on ne l’a ja-mais trouvée ». Et on ne la trouvera jamais. Dans les répliques que j’ai écrites, il y a « Même un pape juif ne sera pas catholique, il sera juif ». C’est pour ça que les feujs excessifs ne comprennent pas le film. Par ailleurs, Delphine me demande : « Est-ce que tu n’es pas autant toi-même que quand tu es dans un mouvement vers un ailleurs ? » Pour elle, c’est là que je suis moi-même.

Le judaïsme règle la question de la conversion car, de toute façon, on reste toujours juif.

G.E. : Je pense que le judaïsme n’est pas une religion, mais une identité. Notre identité fait que même si tu te convertis, tu restes juif.

Est-ce que ces deux spiritualités sont cumulables ?
G.E. : Elles sont liées, voire connectées. Pour blaguer avec mes amis cathos, je leur dis : « On vous a donné le Livre principal dont vous avez fait un best of ». Le Nouveau Testament est la suite de la Torah. Ce n’est pas pour rien que les cathos appellent les juifs « nos frères aînés dans la foi ». Je ne veux pas refuser cette connexion que je ressens avec les catholiques. Ceux avec lesquels je dialogue m’ont ouvert la porte de leur maison de Dieu. J’ai assisté à des conférences et à des échanges qui m’interpellent. Le dialogue institutionnel dont on entend parler, l’œcuménisme, la fraternité intercommunautaire, ce sont des grands mots. Au quotidien, est-ce que l’on se parle ? Non ! On a une histoire commune, je veux que l’on se parle.

Faut-il en passer par la conversion ?

G.E. : La preuve que non, comme l’explique Frédéric Lenoir. On peut s’intéresser à fond à une foi et essayer de comprendre la sienne à travers les autres. J’aimerais que ce soit comme si un parent disait :

« Laissez-le voir, ne le braquez pas ». Je suis un peu comme un enfant dans ce film qui veut aller toucher, voir. Le rabbin dit à mon père : « Votre fils cherche la présence divine. Il rentre dans une église, il trouve ça beau ». J’ai écrit ce dialogue peut-être réducteur, mais en même temps, c’est vrai que c’est si beau une église. Après j’ai tourné sur le ton de la comédie quand on dit : « Il a fait sa bar-mitzva ? – Oui ! Comment était la synagogue ? – Elle n’était pas belle. – Voilà, c’est pour ça ! ». C’est pour relativiser.

On a l’impression que le catholicisme est non seulement un objet de curiosité, mais qu’il vous habite aussi…
G.E. : Je suis complètement intéressé, passionné, plus connecté et fasciné par l’amour de ce souvenir tellement doux, tellement beau, et qui m’accompagne depuis la première fois où j’ai vu une statue de la Vierge Marie, à l’âge de six ans au Maroc. C’est cela qui m’habite vraiment.

Où en êtes-vous de la pratique du judaïsme au quotidien ?
G.E. : Je prie Dieu à ma manière. Je fais le Chema avant de m’endormir et je fais la prière de Modé Ani au réveil.

Vous avez des mezouzot chez vous qui côtoient la Vierge Marie ?
G.E : C’est un réflexe d’avoir des me-zouzot chez moi, c’est tout. Ce n’est pas solennel. Mais je n’envisage pas de ne pas avoir de mezouzot à ma porte. C’est impossible. Il y a de la superstition, de la croyance, mais ça reste un réflexe.

Le point commun entre les mezouzot et la Vierge Marie, n’est-ce pas une recherche de protection ?
G.E : Mon fils embrasse la mezouza quand il rentre chez moi. Je lui ai demandé pourquoi. Il m’a répondu : « Au cas où l’alarme ne marche pas ». J’ai trouvé cela bouleversant et je lui ai expliqué leur contenu. Je suis totalement d’accord, c’est la protection.

À la vue du film, on a l’impression que d’où qu’elle vienne, vous êtes en quête permanente d’une protection.
G.E : Ça me parle. Je vais vous raconter une anecdote importante pour un média juif. Je suis à Lourdes parce que je produis le spectacle Bernadette de Lourdes, et je vois un gars avec une kippa et sa femme tsniout style, pas loin de la grotte. Ils ont un enfant sur une chaise médicalisée. L’homme me demande ce que je fais là, alors qu’il porte une kippa. Ça le dérange que je sois là, sans réaliser que lui aussi est là. Sa femme m’a dit : « On essaye tout pour notre gamin ». J’étais bouleversé. Elle m’a raconté qu’ils sont allés voir les saints au Maroc, en Israël et même au Liban. On voit la comédie du juif qui reproche à l’autre juif d’être à l’endroit où lui-même se trouve, et la détresse de cette femme qui fait tout ce qui est susceptible de les aider. On cherche la protection, même si j’ai réalisé un film sans gilet pare-balles.

Votre attirance pour le catholicisme pourrait-il s’expliquer par un rejet du judaïsme ?
G.E : Un peu comme un mari qui aurait décidé de tromper sa femme pour aller voir ailleurs ? (Rires). J’entends cette idée mais je répondrai que non. Cela dit, je voulais aussi montrer quelque chose qui ne me plaît pas beaucoup et que je constate parfois chez les séfarades, même pratiquants, chez qui la tradition et la coutume sont plus fortes que l’intériorité du judaïsme, tout en étant capables de parler de plein de choses. On érige la pratique de la loi et la cacherout en une espèce de règles, en se disant que si on les respecte, alors on est un homme bien. En fait non. Un homme bien n’est pas simplement un homme qui mange cacher. Ça, c’est respecter les lois. Ça ne fait pas pour autant de lui un homme de cœur.

Vous exprimez une fascination pour le personnage de Marie. Qu’est-ce que vous lui trouvez qui n’existe pas dans les figures juives ?
G.E : Ce n’est pas que je ne retrouve pas mais que je retrouve aussi. J’utilise ces figures, je les compare et je les challenge. Le croire pour comprendre au lieu de comprendre pour croire de Saint-Augustin évoque pour moi le « Naassé veNichma ». Et cette notion-là, je l’étudie depuis l’âge de 15 ans.

Quelle notion de spiritualité transmettez-vous à vos enfants ?
G.E : Ce principe, déjà tu fais et tu comprendras. Mes parents ont mes enfants à leur table le chabbat. J’ai l’impression que la spiritualité en tant que telle, je ne la leur transmets pas. Je leur transmets plus des traditions. Dans les récits, dans les histoires, mais surtout dans le chabbat, où cela passe par le kiddouch, le repas, les chants… Mes enfants assistent à ça. Ils en sont témoins. J’aime profondément ces moments. Après, ça deviendra quelque chose de spirituel, ou pas. Avec mon père, nous avons un rapport à la liturgie presque ludique. On adore les chants, les paytanim, les hazanim. Le judaïsme marocain est très ancré dans ce judaïsme de tradition. Et puis, comme me faisait récemment remarquer ma sœur, « si notre judaïsme passe par les boulettes, alors il passe par les boulettes!» C’est caricatural certes, mais si ce judaïsme est véhiculé par l’aspect culinaire, la coutume et la répétition des choses, la Hazara (répétition en hébreu), c’est aussi très juif.

Vous faites intervenir dans votre film tant Delphine Horvilleur, qui incarne le courant libéral, que Pierre-Henri Salfati, figure de l’orthodoxie. L’expression du judaïsme fait le grand écart entre les deux. Pourquoi ce choix ?
G.E : Et encore, il existe encore beau-coup de courants et de mouvements dans le judaïsme. Je suis proche à la fois de Delphine Horvilleur, avec laquelle j’ai des discussions lumi-neuses, et du mouvement ‘Habad. Que ce soit à Montréal ou partout dans le monde, mes potes appar-tiennent au mouvement orthodoxe ‘Habad. Je me sens proche de ce mouvement. Je leur tends la main, je fais des galas pour eux. Que ce soit à Monaco, en Thaïlande, en Chine et n’importe où ailleurs dans le monde, je suis connecté à Habad parce que ce mouvement ne m’a jamais rien im-posé. Il m’a toujours invité, suggéré, montré. Il a aussi toujours montré de l’empathie. Et surtout, ce mouvement, venu des États-Unis, m’a accueilli gamin au Maroc, en m’offrant des cadeaux pour Pourim, y compris aux musulmans qui jouaient avec nous. Ils m’ont scotché. Avec leur allure, leur barbe et leur loulav, ils ont une forme d’assurance. Ils m’ont appris que, lorsque l’on s’assume pleinement, on déstabilise les autres. Sur une terre musulmane, si vous venez faire la prière dans la rue devant tout le monde… les gens restent scotchés. Ils viennent questionner. À l’inverse, quand on ne s’assume pas trop, que l’on cherche à cacher sa kippa, on se méfie.

Vous défendez une pratique assumée des religions : compatible avec la laïcité ?

G.E : Je suis profondément attaché à la laïcité. On voit les ravages que cela fait ailleurs lorsque la religion dicte la loi. Cela étant dit, au nom de la laïcité, on fait disparaître les projets de spiritualité, de quête, d’introspection. À travers ce film, je dis aussi « soyons à l’écoute de ceux qui sont dans une quête ».

Quel regard portez-vous sur la banalisation de l’antisémitisme ?
G.E : Cela rejoint la nécessité de connaissance mutuelle des communautés à laquelle j’appelle. Si l’on se parle, si on se connaît et si on est connectés les uns aux autres, même avec de la tension, des problématiques et du débat, alors on peut arranger les choses. L’antisémitisme doit, par suite de cette connexion, devenir l’affaire aussi des non-juifs. Quand je vais manifester place du Trocadéro pour demander justice pour Sarah Halimi, je n’ai pas envie de n’y voir que des juifs. J’ai envie de voir des citoyens révoltés car, dans leur pays, on a commis une horreur. On ne peut pas défendre les valeurs de son pays et là considérer que ce n’est plus son problème. L’antisémitisme doit devenir l’affaire de tout le monde.

Qu’est-ce que vous souhaiteriez que l’on emporte après avoir vu votre film ?

G.E : Les pop-corn…. C’est sans doute prétentieux, mais je dirais peut-être le petit projet pour chacun d’ouvrir la porte à l’autre. Se dire que l’on essaye pour voir ce que cela donne. Et appeler sa mère aussi.

Dans la foulée des « accords d’Abraham  », Israël et le Maroc ont normalisé leurs relations. Qu’est-ce que ce rapprochement vous inspire ?
G.E : Cela me parle, me touche et me réjouit mais je ne suis pas complètement surpris. Je sais que tous les séfarades ne sont pas d’accord sur ce sujet, mais en tant que juif marocain, je peux témoigner de ce que l’on a vécu au Maroc, ce que l’on vit aujourd’hui et qui est une révolution. Ce qui se passe avec Israël est une véritable révolution. La ligne aérienne, les accords économiques, ces jeunes marocains qui partent passer le week-end à Tel Aviv… C’est un rêve !

Après 120 ans, que souhaiteriez-vous dire à Dieu et que souhaiteriez-vous qu’Il vous dise ?
G.E : Je lui dirais « Dis-moi… Tu ne m’en veux pas ? » (Rires). Et lui, j’aimerais qu’Il me dise « franchement, J’ai eu du mal à suivre, mais Je t’ai protégé ».

Robert Sender et Laëtitia Enriquez

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