Quand Biden s’est éveillé

On a toujours raison de résister. Cette phrase taillée dans le bronze n’est heureusement pas du président Mao, mais de Winston Churchill lui-même. C’est bien lui qui, dans un film admirable produit par la BBC, rappelait à ses contradicteurs sceptiques comme le subtil lord Halifax (qui fit merveille en Inde comme vice-roi) la chose suivante : ceux qui refusaient obstinément le compromis finissaient toujours, même au péril de leur vie, à revenir sous une forme ou sous une autre.Cet adage churchillien peut-il être appliqué à la nouvelle politique étrangère de Joe Biden, dont on suppute encore en ce moment la véritable orientation stratégique ?Écartons, pour y répondre, les leurres les plus grossiers qui font partie intégrante des ruses de guerre les plus légitimes – celles, par exemple, de Kissinger et Nixon, faisant bombarder Hanoï comme jamais, alors même qu’ils sont en train, via l’allié pakistanais, de prendre très sérieusement langue avec Mao pour préparer le renversement du siècle, l’alliance de Washington et de Pékin qui, malgré tous les regains d’agressivité soviétique ultime, va finir par nous apporter la fin effective de la guerre froide et le monde dans lequel nous vivons. À l’écoute de la RussieIci, il est évident que Joe Biden a parfaitement intégré l’actuelle mutation fondamentale du climat à Moscou. Une mutation qui implique en réalité – ce que personne n’ose encore écrire par un mélange de conformisme et de bêtise, la rupture définitive de l’axe Moscou-Pékin, que tout un temps Poutine et Xi Jinping ont effectivement mis en œuvre pour donner du fil à retordre à l’Amérique de Trump qui ne leur convenait guère.Or, Poutine est certes président de la Russie, il l’est même probablement à vie puisque personne à Moscou ne souhaite le voir perdre la face, sachant que ses prétendus amis se sont déjà débrouillés pour faire savoir qu’il souffrait d’un syndrome de Parkinson, ce qui aurait parfaitement pu être géré avec la même discrétion que l’on a pu observer au Vatican avec le déclin physique de Jean-Paul II. Certes, un Parkinson se soigne de mieux en mieux et se gère là aussi en épargnant de nombreuses douleurs. Il n’empêche que toute cette mise en scène russe s’est déjà a ...

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