Pascal Bruckner : « La haine d’Israël relance l’antisémitisme »
Conscience de notre temps et de notre époque, l'essayiste Pascal Bruckner délivre un véritable plaidoyer pour l'universalisme et contre les dérives néo-féministes. Le discours sur l’universalisme a-t-il été remplacé par le discours sur la race, la lutte des classes, par la lutte des races ? Pascal Bruckner : Oui, il est en passe de l’être. Il y a une crise de l’universalisme en Europe et du modèle républicain en France, accusé d’être le faux-nez de la domination de l’homme blanc. Le discours différentialiste qui vient des États-Unis triomphe : le message universel américain est aussi en crise. Barack Obama le reconnaît, les États-Unis ne sont plus un modèle pour le monde. Triomphent alors le genre, la race et l’identité, l’humanité se divise en ethnies et en tribus. « L’homme blanc » existe t-il ?P.B : L’homme blanc est une fiction récente, qui provient d’Allemagne au XIXe siècle : au-dessus de lui, il y a l’aryen qui n’inclut pas les peuples latins, slaves, méditerranéens. Les antiracistes reprennent, en l’inversant, la rhétorique de l’apartheid ou du suprématisme nord-américain. Rokaya Diallo explique même qu’il n’y a jamais eu de génocide entre blancs et que les Juifs étaient noirs ! C’est du négationnisme pur et simple. L’homme blanc comme l’homme noir s ...
