CharlÉlie Couture : « Le judaïsme, c’est la question de la question »

Le terme « multiste » est à sa (dé)mesure : compositeur, peintre, sculpteur, photographe, poète et écrivain, CharlÉlie Couture se raconte dans ses souvenirs d’une quinzaine d’années à New York. Rencontre avec… un artiste HauteCouture ! Actualité Juive: Quelle comparaison établiriez-vous spontanément entre la France et les États-Unis ?CharlÉlie Couture : Pour écrire la biographie* qu’il m’a consacrée, David Desvérité m’avait incité à faire une sorte de retour sur moi-même. Cette introspection m’a conduit à me pencher sur mon parcours et à en comprendre les séquences. Tandis que mon histoire new-yorkaise tendait à se terminer, j’ai pris conscience de la différence entre les cultures américaine et européenne : aux États-Unis, il vous sera plus reproché de ne pas avoir osé et de vivre avec des regrets que d’avoir osé et de vous être cassé la gueule. Là-bas, la valeur du présent est fonction du futur. Quand on est jeune et plein d’enthousiasme, on est heureux d’être encouragé à foncer. Mais le jour où, pour une raison ou pour une autre, les projets deviennent moins extraordinaires ou trop risqués, la valeur du présent s’émousse sérieusement. En Europe, le présent est davantage jugé à l’aune du passé, ce qui permet de faire valoir ce qu’on a fait. Cela a des avantages sauf que si c’est une connerie, on se la garde collée à la semelle comme un chewing-gum ! Si on s’est bien comporté, on est plutôt soutenu. C’est un peu mon cas : ma longue histoire s’est construite avec une constance solide. Les gens n’ont jamais cessé de m’accueillir. On note, dans votre livre, la récurrence du mot « Liber-té », gratifié d’une majuscule. Ne fait-elle pas peser un risque sur la relation de l’artiste à son public ?Ch.C. On reproche souvent à la France sa ten-dance à enfermer dans un tiroir. Or très vite, j’ai compris que les Américains n’aiment rien tant que de pouvoir eux aussi vous définir. C’est là qu’inter-vient une autre différence : aux États-Unis, c’est vous-même qui définissez la taille du tiroir - ou du cercueil dans lequel vous voulez être enterré. Find your mission ! Trouve ton but ! En France, ce sont les autres qui vous définissent et souvent, ils le font à partir d’eux-mêmes. Vous vous êtes installé à New York pour sortir de votre zone de confort, surmonter le décès de votre père et trouver les réponses à vos questions… Comment cette « villusion » dont vous soulignez la dureté a-t-elle pu satisfaire tant d’attentes ?Ch.C. Je n’y ai pas fait fortune extérieurement mais à l’intérieur, j’ai dénoué tous les fils. Le fait de n’être harcelé ni par les contraintes ni par le regard d’autrui vous oblige à trouver les réponses par vous-même. Je m’étais construit par rapport à l’admiration que je vouais à mon père. Le jour où cette r ...

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