L’Alyah en provenance de Russie a augmenté de 400% en 2022. Mais pour ceux qui restent au pays, l’heure est à la discrétion, dans un climat de montée de l’antisémitisme. Partir ou se murer dans le silence. Ces temps-ci, les Juifs russes n’ont guère d’autre alternative. La guerrea éteint les derniers espaces d’expression et s’opposer publiquement à l' « opération spéciale », l’expression du régime Poutine pour qualifier l’invasion du voisin ukrainien fait courir des risques immenses. Pour avoir refusé d’afficher son soutien au Kremlin, pis, pour avoir dénoncé« la terrible guerre contre l’Ukraine », le grand rabbin de Moscou, Pinchas Goldschmidt, a dû se résoudre, l’été dernier, à abandonner ses fonctions. « Je ne pouvais pas rester silencieux, voyant tant de souffrance humaine, expliqua-t-il dans un communiqué. Il est devenu évident que la communauté juive de Moscou serait mise en danger si je restais à mon poste ».Cette communauté juive russe, composée de quelque 165 000 âmes, comment entrevoit-elleson avenir? Les plus pessimistes ont fait leurs valises, dès les premiers jours de la guerre fin février, pressentant que l’offensive extérieure s’accompagnerait d’un durcissement interne. Destination privilégiée : Israël. 32 494 Juifs ont réalisé leur Alyah depuis le début de l’année, soit une hausse de 400%. Issus de la classe moyenne supérieure, la plupart viennent de Moscou et de Saint-Pétersbourg. Le déclenchement de la guerre a constitué pour cette élite moderne un accélérateur de particules. « De nombreux Juifs avaient déjà acquis la nationalité israélienne de longue date, par précaution, précise à Actualité Juive, Milàn Czerny, chercheur spécialiste des relations russo-israéliennes. Ils ont rejoint rapidement Israël, malgréle coût de la vie élevé en Israël. Mais la présence d’un million de russophones dans le pays favoris ...

Vous devez être connecté(e)(s) pour accéder au contenu du journal