Il faut toujours se méfier des assertions tranchées et des prédictions péremptoires. Depuis plusieurs années, un discours a gagné en audience, presque partout sur la planète un discours, très apprécié notamment des souverainistes de toutes obédiences, relatif au destin géopolitique des États-Unis, à leur retrait hors de la scène mondiale et à l’inexorabilité présumée du déclin de cet empire « exténué». Dopé par le retrait d’Afghanistan, à l’été 2021, ce discours a diffusé la représentation d’une Amérique repeinte en Gulliver empêché, et forcée de plier les gaules en catastrophe. Maints émules de Donald Trump ont vu dans l’élection de son successeur démocrate la confirmation de leur alarmisme. L’année 2022a ensuite porté un coup à cette théologie négative. Depuis le 23 février, sous le choc de l’invasionde l’Ukraine par la Russie, le monde a vu le 46e locataire de la Maison-Blanche, Joe Biden, démentir méthodiquement les colporteurs du « renoncement » américain de ...

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