Israël est désormais en tête des démocraties parlementaires pour la fréquence de ses scrutins législatifs. Les Israéliens sont-ils condamnés à l'éternel retour des crises politiques ? À l'image des confinements et des vagues de Covid, en Israël on peine à comptabiliser avec certitude le nombre d'élections anticipées qui se sont succédé depuis 2019. C'est pourtant bien pour la cinquième fois en un peu plus de trois ans, que les Israéliens devront se rendre aux urnes le 1er novembre. Avec un fatalisme mêlé d'exaspération, ils doivent à nouveau se mouvoir dans le temps court de la campagne électorale, malgré des enjeux qui requièrent une réelle stabilité politique. Et une configuration inédite d'un Premier ministre de rotation qui a pris ses fonctions après la dissolution du Parlement, tel un administrateur judiciaire chargé de gérer une entreprise en difficulté, sans pouvoir préparer de budget prévisionnel pour l'année prochaine, ni lancer de réforme, faute de Knesset. Car si Yaïr Lapid avait bien formé la coalition, il avait laissé la première rotation à Naftali Bennett, qui avait tout juste bouclé un an à la tête de l'exécutif, avant de jeter l'éponge. La crise actuelle a débuté fin 2018 sur une dissolution du Parlement et la convocation d'élections anticipées au printemps 2019. Faute de majorité, les électeurs retournaient aux urnes quelques mois plus tard. Cette fois, Benyamin Netanyahou mettait laborieusement sur pied avec Benny Gantz un gouvernement de rotation qui explosait au bout de six mois. C'est le scrutin du printemps 2021 qui débouchait finalement sur une coalition hétéroclite, menée par le nationaliste Bennett et le centriste Lapid et qui a donc atteint son point de rupture en juin dernier. En Israël, le Parlement n'a plus accompli de législature complète depuis 1988. Le problème n'est donc pas nouveau. Mais c'est la fréquence des c ...

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