
Fraîchement réélu à la présidence du Consistoire de Paris qu'il dirige depuis 2006, Joël Mergui a reçu Actualité Juive dans son bureau situé au Centre européen du judaïsme (CEJ,) à Paris. Dans cet entretien exclusif, il revient sur son bilan, sur la gestion de la crise sanitaire et évoque sans détour ses nouveaux défis à la tête de l'institution consistoriale. Rencontre avec une personnalité aussi engagée que déterminée. Vous êtes en poste depuis 2006 à la tête du Consistoire de Paris. Dans quel état d’esprit êtes-vous, aujourd'hui, après votre récente réélection ?Joël Mergui : Je connais par cœur l'institution consistoriale. Je l'aime. Je la sers depuis tant d'années. 60% de la communauté juive vit en Île-de-France. Il s'agit en définitive du plus important Consistoire d'Europe. J’ai décidé de poursuivre ma mission parce que je ressens toujours la stimulation nécessaire, cette envie d’aller de l’avant et le soutien de mes pairs. Lors du scrutin du 21 novembre dernier, les 13 administrateurs élus appartenaient à ma liste AJC avec de véritables compétences complémentaires. Cette pleine confiance dont je bénéficie me confère de facto d'immenses responsabilités. Durant mon précédent mandat, nous étions dans un élan, portés par une volonté de modernisation et de réorganisation. Tout cela a été sérieusement freiné par la crise sanitaire. Bientôt deux ans que cette pandémie de Covid-19 s'est invitée dans notre quotidien… J.M. : J’espère que le plus dur est désormais derrière nous et je pense à la douleur de toutes les familles qui ont été touchées. Nous avons tout fait pour gérer au mieux cette crise tant sur le plan humain, sanitaire, sociétal qu'économique. Toutefois, le « quoi qu’il en coûte » n’a pas vraiment concerné les cultes et j’ai lancé de nombreux appels à la solidarité car je considère cela comme une injustice qui, j’espère, sera réparée. Aujourd'hui, mes équipes et moi-même souhaitons redynamiser la vie juive. En 2020, vous tiriez la sonnette d'alarme sur la situation financière du Consistoire en raison d'une baisse significative des dons. Qu'en est-il aujourd'hui ?J.M. : Le Consistoire et les synagogues n’agissent qu’avec la contribution des fidèles. L'année 2020 a donc été très difficile.Nous avions lancé une opération « Synadons » à laquelle nombre de coreligionnaires ont répondu présents. Durant cet appel, des personnalités laïques avaient témoigné de l'importance de la synagogue. Mais le Consistoire de Paris connaît encore une situation financière difficile. Mon objectif est de rééquilibrer les comptes et de trouver des moyens financiers pour développer nos projets de vie et d’avenir. Notre communauté est exigeante et c’est notre responsabilité de la satisfaire. Je suis ...