C’est un jeu auquel se livrent souvent les commentateurs de la vie politique. Comparer les présidents des États-Unis les uns avec les autres, pourquoi pas ? Joe Biden vient d’annoncer qu’il allait transformer les États-Unis dans les cent premiers jours de sa présidence. Immédiatement, on pense à Franklin Roosevelt qui, en 1933, a lancé un vaste programme politique, économique et social dans les « first hundred days » de son premier mandat. Mais le monde d’aujourd’hui ne ressemble pas à celui d’hier, moins encore à celui d’avant-hier. Peut-on évoquer les initiatives de Ronald Reagan il y a 40 ans ? Certes, un vaste plan de relance économique visait alors à redonner vigueur aux États-Unis, mais il était accompagné d’une politique de réarmement qui permettrait aux États-Unis de reprendre l’avantage sur l’Union soviétique. Lyndon Johnson serait-il un modèle ? Il a étendu la couverture sociale et médicale aux pauvres en même temps qu’aux personnes âgées – Barack Obama a tenté de poursuivre cette politique. Mais, une fois de plus, les circonstances qui prévalent en 2021 sont bien différentes de celles de 1965, et même de 2010. Joe Biden a été élu avec 81 millions de voix. Vieux routier de la politique américaine, il a siégé au Sénat pendant 40 ans. Il a exercé la vice-présidence pendant 8 ans. Les rouages de la vie politique, il les connaît mieux que personne. Pour une majorité d’Américains, mais certainement pas pour tout l’électorat, il libère le pays de l’exercice solitaire, voire apocalyptique, du pouvoir, tel que l’exerçait Donald Trump. Biden est un centriste qui a mené bien des combats politiques, qui les a gagnés ou perdus, qui a changé d’avis et d’attitudes suivant les circonstances. C’est un esprit empirique qui ne manque pas de tenir compte des circonstances. Aujourd’hui, il penche, un peu plus que modérément, du côté de la gauche. Peut-être pas du côté de la gauche remuante, souvent extrême, qui, à la Chambre des représentants, est animée par le Squad, quatre jeunes femmes (Alexandria Ocasio ...

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